Sculpture

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La BD et la sculpture

La sculpture, cadet de cette grande famille, consiste en la conception et la réalisation de formes en volumes ou en reliefs.

Ce sont notamment dans les bâtiments à dimension religieuse que l’on retrouve les premiers exemples de bandes dessinées dans la sculpture. À l’époque, elles étaient un biais pour éduquer la population analphabète mais aussi un moyen de propagande. En montrant les conséquences directes du péché — l’enfer — on dissuadait le quidam de voler la femme de son voisin et d’envier l’herbe plus verte du pré d’à côté. On en trouve un exemple à Hildesheim, en 1015. Les portes de l’église s’ornent de seize cases rectangulaires : à gauche, l’histoire d’Adam et Ève, et à droite celle du Christ, contant ainsi les histoires de la Bible de manière chronologique afin de faciliter la lisibilité pour le peuple.

La sculpture, un outil pédagogique

© Photo des portes de Bernward de la cathédrale d’Hildesheim, Allemagne 

Si on s’éloigne un peu de la sculpture pour se rapprocher de l’art visuel, certains vitraux à dimension religieuse répondent à la même logique. Ceux de la Sainte-Chapelle, à Paris, et ceux de la cathédrale de Chartres s’ornent d’histoires culminant à douze mètres de hauteur.

Le cas des vitraux est d’ailleurs tout particulièrement intéressant, une des techniques emblématiques de la bande dessinée franco-belge, la ligne claire, étant similaire à celle utilisée pour colorer le verre dans les églises et les cathédrales. Cette technique se définit par des traits simples et des aplats de couleur, chaque élément étant isolé dans son contour par un trait noir d’épaisseur constante. Que ce soit pour la bande dessinée ou les vitraux, la ligne claire est définie par des contraintes techniques qui imposent la séparation de chaque couleur.







Comme exemple plus moderne, on pense notamment au livre animé, connu aussi sous l’anglicisme pop-up. Le livre animé contient des mécanismes, pliages, fenêtres ou tirettes permettant de créer du volume et du mouvement.
Le dynamisme et l’action de certaines bandes dessinées se prêtent facilement à cet exercice, tel Astérix, les bagarres, le pop-up (2015, éditions du Chêne) qui sort à l’occasion de la publication du 36e opus de la série. L’album est conçu par José Pons, designer pop-up de profession, qui fait culminer certaines de ces scènes à 30 centimètres de la reliure. Le périodique de bande dessinée Fluide glacial se prête également au jeu en composant neuf tableaux animés et les éditions Panama sortent une bande dessinée Spider-Man au nom évocateur de L’incroyable Spider-Man pop-up (2007).

Fan ou sculpteur ?

© Mr. Dob, Takashi Murakami

La bande dessinée a également une place très importante dans l’imaginaire collectif et beaucoup de sculpteurs actuels puisent dans cet univers.

© Tweety, Kaw

Takashi Murakami, artiste plasticien japonais, s’inspire de la culture manga pour créer ses sculptures.
Kaws, artiste new yorkais, est également très imprégné de la pop culture et truffe son œuvre de références à des personnages de bandes dessinées.
Ces personnages, à l’origine existant en 2D, acquièrent une nouvelle dimension grâce au fabricant Medicom qui les produit en éditions limitées.

Il y a néanmoins une polémique autour de ses œuvres : jouets pour adultes ou sculptures à part entière ?

Les produits dérivés des œuvres originales sous forme de figurines et de statues sont effectivement légion, qu’ils soient créés par des entreprises dans un but économique, par des fans qui célèbrent l’œuvre, ou même par des villes pour mettre en valeur un patrimoine culturel.

Envie d’en savoir plus ?

  • Le sculpteur, Scott McCloud (2015, Rue de Sèvres)
  • Camille Claudel, Éric Liberge et Vincent Croisé  (2012, Glénat)
  • Strangers in Paradise, Terry Moore (1993, Abstract Studio)

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