Cinéma

FBDM

La BD et le cinéma

Souvent appelé 7e art, son petit surnom, le cinéma est un spectacle filmé, projeté en salle, sur un écran, à un public.

Du papier à l’écran

Le lien entre la bande dessinée et le cinéma se fait souvent plus facilement que celui avec la littérature. Ce sont deux arts basés sur le visuel, qui partagent les mêmes dispositifs narratifs et les mêmes codes : la séquentialité, les plans, la construction d’un scénario, des personnages, le développement sur story board… Nés à la même époque, presque simultanément et dans le même contexte socio-culturel, ce sont tous deux des arts mimétiques, dramatiques qui, à la différence du théâtre, sont figés dans un temps donné, sur une page, une pellicule, sans possibilité d’évoluer autre part que dans l’oeil et l’esprit du spectateur ou du lecteur.

Arts populaires, aimés par le grand public mais longtemps dédaignés par la critique et l’élite culturelle, la bande dessinée et le cinéma sont désormais des vecteurs importants de la culture, et plus spécifiquement de la pop culture ; ceci notamment grâce aux franchises Marvel et DC Comics.

À l’origine bande dessinée, ou plutôt comics, les supers-héros sont désormais massivement popularisés par leur présence sur grand écran.

Dans les adaptations d’un genre à l’autre, on observe d’ailleurs plus d’allers-retours qu’avec la littérature : une bande dessinée est rarement adaptée en livre. Avec le cinéma, l’échange est mutuel. Nombreuses sont les bandes dessinées ainsi adaptées au cinéma ou en série : La famille Addams, Umbrella Academy, Turbo Kid, Largo Winch ou encore La vie d’Adèle tiré de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude

© Le Chat du Rabbin, Joann Sfar

À l’inverse, Mickey naît sur les écrans de cinéma, mais est rapidement adapté sur papier.

© Le Chat du Rabbin, Le film (2011)

L’animation est d’ailleurs une passerelle intéressante entre ces deux arts, l’histoire et les personnages y naissant sur le papier pour ensuite prendre vie au cinéma.

Des échanges fructueux

Outre les adaptations, les échanges entre le 7e et le 9e art sont multiples. De nombreux bédéistes, tels Marjane Satrapi ou Enki Bilal, ont quitté leurs crayons pour la caméra, temporairement ou définitivement. Certains éléments des œuvres cinématographiques sont d’ailleurs directement inspirés de la bande dessinée. Luc Besson, par exemple, a fait appel à Moebius pour penser les décors du Cinquième Élément (1997). De manière générale, la science-fiction en bande dessinée a durablement inspiré le cinéma, au point que des films anthologiques comme Star Wars sont visiblement influencés par des bandes dessinées, Valérian et Laureline notamment.

© Valérian et Laureline et Luke et Leia, Jean-Claude Mézières (Magazine Pilot)

La bande dessinée a également évolué sous l’influence du cinéma, au niveau de l’esthétisme : pendant longtemps, la bande dessinée représentait ses personnages en pieds, négligeant le « gros plan ». C’est seulement avec l’expansion du cinéma et le développement des techniques visuelles au service de la narration que les visages prennent de l’importance, se redessinent.

Envie d’en savoir plus ?

  • Avec Edouard Luntz, le cinéaste des âmes inquiètes, Julien Frey et Nadar (2018, Futuropolis)
  • Maestro di Roma, Olivier Milhaud et Jaypee (2017, Marabulles)
  • Fondu au noir, Ed Brubaker, Sean Phillips et Élisabeth Breitweiser (2017, Delcourt)

Continuer la visite >