Les 21e Prix Bédélys ont leurs lauréats !

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Les 21e Prix Bédélys ont leurs lauréats !

(22 mai 2020) On connaissait déjà la liste des finalistes des Prix Bédélys, c’est maintenant l’heure de célébrer les gagnants et gagnantes ! Le FBDM a annoncé avec fierté les lauréats lors d’une soirée virtuelle, ce 22 mai à 19 h.

Les 21e prix Bédélys sont marqués par l’incroyable qualité des œuvres lues, ce qui a rendu la délibération des jurys extrêmement ardue. Rappelons que ces jurys sont composés de professionnels du monde littéraire. Les trophées qui accompagnent ces prix depuis maintenant 11 ans sont des œuvres originales réalisées à partir de matières recyclées par l’artiste montréalais Karl Dupéré-Richer. Ils ont entre autres récompensé des noms prestigieux comme Michel Rabagliati, Leif Tande, Fanny Britt et Emmanuel Guibert pour ne nommer que ceux-ci. 

En plus de ces trophées, 3 bourses de 1000 $ sont remises aux gagnants des prix Indépendant, Independant et Québec. Nous tenons à remercier les Amis de la bibliothèque de Montréal qui offrent la bourse de 1000 $ pour le ou la gagnante du Bédélys Québec depuis plusieurs années. 

Sans plus attendre, voici les gagnants des Prix Bédélys 2019 :

Bédélys étranger : Sabrina, Nick Drnaso

Meilleure bande dessinée en langue française hors Québec

Le jury a finalement décidé d’arrêter son choix sur Sabrina, parce que l’œuvre s’impose tout simplement comme un incontournable de la bande dessinée contemporaine. On y est immédiatement soufflé par la grande cohérence et l’unité stylistique de l’œuvre. À travers une histoire aux thèmes on ne peut plus d’actualité (les théories du complot, l’effet pervers des médias sociaux), Drnaso construit des personnages réalistes qui ne se dévoilent pas toujours facilement au lecteur, mais dont on peut deviner la complexité.

Le dessin de Drnaso épate également : un dessin d’une glaciale précision, presque rigide, jamais encombré par des détails inutiles. Le choix des couleurs participe également à la mise en scène sinistre du récit. Toujours dans des palettes sombres et pastel, la coloration évoque la morosité des environnements ainsi que le côté oppressant de l’histoire. Certains passages contrastent avec le dépouillement graphique général de l’album de façon inédite : des pages aux grands nombres de cases, surchargées de textes et d’icônes, évoquent le flux infini des commentaires du Web et la curiosité malsaine qui poussent à continuer la lecture de ces messages souvent violents et cruels.

Si la lecture de Sabrina peut parfois être éprouvante à cause de la cruauté de son récit, elle ne laisse pas indifférente. C’est une œuvre aux multiples facettes qui exige beaucoup de ses lecteurs et qui s’érigera certainement comme un nouveau classique du 9e art.

Rappelons que les autres finalistes pour le Bédélys étranger sont : 

  • Dans un rayon de soleil, Tillie Walden
  • Le dieu vagabond, Fabrizio Dori
  • Enferme-moi si tu peux, Pandolfo et Risbjerg 
  • Les entrailles de New York, Julia Wertz
  • In waves, AJ Dungo
  • Nagasaki, Agnès Hostache    
  • Penss et les plis du monde, Jérémie Moreau
  • Préférence système, Ugo Bienvenu
  • Saison des roses, Chloé Wary

Bédélys jeunesse : Un été d’enfer, Vera Brosgol

Meilleure bande dessinée francophone pour les jeunes de 7 à 12 ans

Vera Brosgol et les Prix Bédélys vont de paire ! La bédéiste américaine remporte en effet ce trophée pour la deuxième fois, avec cette histoire autobiographique d’une jeune Russe immigrée aux États-Unis et qui a du mal à s’intégrer avec les enfants de Manhattan en raison de différences de parcours et de classe sociale. Ses parents l’envoient alors dans un camp d’été pour jeunes filles russes et rien ne s’y passe comme prévu !
Ce prix est remis par un jury de jeunes lecteurs.

Rappelons que les autres finalistes pour le Bédélys jeunesse sont : 

  • Hercule, agent intergalactique, Dalena et Zabus
  • Légendes Zurbaines, Nick Bruno, Paul Downs, Michael Yates
  • Animal Jack, Kid Toussaint et Miss Prickly 
  • 109, rue des Soupirs, Yomgui et Mr Tan 

Bédélys indépendant: Apo, Catherin

Meilleure bande dessinée en langue française auto éditée au Québec

Apo est une fable des plus fascinantes où l’on explore des thèmes tels que la mort et le deuil. En toile de fond, ce qu’on nous propose réellement, c’est une histoire touchante et sans artifices sur l’amitié et le lien qui nous unit aux êtres chers par-delà la mort. Catherine Plante a su charmer le jury par cette quête initiatique riche et captivante. 

Les illustrations sont à la fois empreintes d’une immense douceur et d’une grande force. Un trait léger et délicat nous pousse tantôt à l’introspection, puis plus tard à embrasser la tristesse et la colère de celle qui est laissée derrière. L’autrice nous suggère ici une première bande dessinée merveilleusement bien ficelée qui ne peut que nous donner envie de découvrir ce qu’elle aura ensuite à nous proposer.

Rappelons que les autres finalistes pour le Bédélys indépendant sont : 

  • Respire, Rabot
  • L’interprétation des bois, Rod Legrand
  • Boumeries (volume 9), Boum
  • L’armée du Soleil (tome 1), Anouk

Bédélys independent: Stone Fruit, Lee Lai

Meilleure bande dessinée en langue anglaise auto éditée au Québec

Travaillé de façon subtile et très réfléchi, Stone Fruit porte sur la situation  parfois difficile de la cellule familiale “queer”. Sous un un réalisme presque magique, le récit comporte de nombreux messages à lire entre les lignes, alors que l’histoire suit Bron et Ray, un couple queer qui naviguent tant bien que mal dans leur relation de couple, entrecoupéé de leur rencontre, toutes les deux semaines, avec la nièce de Ray. Il y a une spécificité dans le récit et une universalité dans le sentiment alors que nous regardons les tensions entre les familles « biologiques » et « choisies » croître et décroître. Le travail de Lai, qui fait partie de la dynamique nouvelle vague australienne de comics, est précis et perspicace, allant au cœur de ce qui peut nous rassembler et nous séparer. Le trait est doux mais appuie sur l’amour presque féroce que les personnages ont les uns pour les autres. Ce premier livre d’une future série vous donnera envie de lire la suite. Nous félicitons l’artiste pour ce premier volume et attendons avec impatience la publication de l’intégralité de Stone Fruit par Fantagraphics en 2021.

Pour la première fois de leur histoire, le Prix Bédélys remet un prix aux Québécois anglophones, une étape logique pour souligner leur contribution au 9e art.

Rappelons que les autres finalistes pour le Bédélys independent sont : 

  • ARC Twenty-Nine, Marc Michaud
  • Paint the Town Red, Kiakas et Mukanik
  • Everything is Super, Captain Rottsteak

Bédélys Québec : Les petits garçons, Sophie Bédard 

Meilleure bande dessinée francophone publiée par un éditeur québécois

Cinq ans après nous avoir fait vivre toutes sortes d’émotions avec Glorieux Printemps, sa série sur la fin du secondaire, la nouvelle bande dessinée publiée par Sophie Bédard aux éditions Pow Pow s’attaque à des thèmes similaires, mais dans la frange des jeunes adultes.
Le jury de Bédélys Québec a été enchanté par les personnages des Petits Garçons et ébloui par la manière dont ils sont rapidement, mais très justement établis. Des protagonistes féminins forts avec des personnalités à la fois justes, crédibles et très différentes les unes des autres sont clairement présentés par quelques lignes de dialogues de sorte qu’on s’y attache rapidement, même s’ils demeurent complexes et qu’ils évoluent au cours du récit. Les dialogues en sont justement une force : mordants, drôles et touchants, mais surtout qui sonnent vrais et qui rendent toute la tranche de vie crédible et authentique. Celle-ci s’avère être une exploration décomplexée de la sexualité féminine et des relations d’amitié mise en scène dans un rythme haletant par lequel on se laisse absorber jusqu’à la fin de la lecture. Mise en scène, car Sophie Bédard maîtrise véritablement cet art de non seulement rendre des personnages très expressifs par son trait, mais aussi de les faire vivre et interagir dans l’espace de manière dynamique, allant jusqu’à donner l’illusion qu’ils ont leurs vies propres. À la fois issus du genre de la comédie de mœurs et du mélodrame, Les Petits garçons est une œuvre unique qui se laisse savourer.

Mention spéciale 

Cette année, le jury du Prix Bédélys Québec a choisi de remettre une mention spéciale à la bande dessinée Le Projet Shiatsung de Brigitte Archambault, publiée aux éditions Mécanique générale.
Dans Projet Shiatsung, le lecteur est amené à découvrir le mode de vie d’une jeune femme sans nom qui a grandi seule dans un bungalow isolé avec pour seul contact un écran nommé Shiatsung qui subvient à tous ses besoins : éducation, alimentation, divertissement, tout en exerçant un contrôle serré. Dans cette relation avec la machine, la jeune femme développe certaines frustrations et un profond sentiment de solitude qui la poussent à chercher des réponses à ses questions, des questions profondément humaines. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quel est le but de mon existence ? Suis-je seule ? Malgré ce récit dystopique peu encourageant sur l’avenir de l’humanité, on sent toutefois qu’une forme de rédemption est possible à travers la nature. Les membres du jury tiennent à souligner l’originalité de cette première œuvre de la bédéiste qui nous propose un univers peu exploré dans le monde de la bande dessinée québécoise, celui de la dystopie. Le style graphique innovateur, qui passe par une mise en page dynamique, des jeux typographiques variés, un dessin assez technique pourtant très axé sur le corps et le mouvement ainsi que des lignes épurées, témoigne de la personnalité artistique très forte d’Archambault. Cette bédéiste s’impose indéniablement comme une artiste à surveiller et les jurés ont déjà hâte de voir où elle les amènera dans son prochain projet.

Rappelons que les autres finalistes pour le Bédélys Québec sont : 

  • Le Mouchequetaire, Antonin Buisson
  • Le Projet Shiatsung, Brigitte Archambault
  • Comment les paradis fiscaux ont ruiné mon petit-déjeuner, François Samson-Dunlop
  • Wendy, Walter Scott

À propos de la 9e édition

Le FBDM se tiendra cette année entièrement en ligne durant 3 jours, soit du 22 au 24 mai 2020 sur notre site Internet. Ateliers de dessin, tables rondes, conversations et rencontres ne sont qu’une partie des nombreuses activités prévues au programme ! Par ailleurs, le festival est fier d’annoncer qu’il lance officiellement les Presses du FBDM | MCAF Press, dont le premier ouvrage Lettres à Montréal est à paraître pour le festival.  

Le Festival BD de Montréal remercie ses partenaires

Le FBDM tient à souligner la précieuse collaboration de ses partenaires qui contribuent au succès de cette 9e édition.

Merci donc à : Patrimoine Canada ; Conseil des Arts du Canada ; Conseil des arts de Montréal ; SODEC ; Division Festivals et événements culturels de Montréal ; l’Arrondissement Le-Plateau-Mont-Royal ; Caisse de la culture Desjardins ; Consulat général de France à Québec ; l’Institut Goethe et le Centre de la francophonie des Amériques.

Merci aussi à nos partenaires médias : Culture Cible, La Fabrique culturelle, Les Libraires.ca ; CISM 89.3 ; la revue PLANCHES ; ainsi que nos booktubeuses Élise (A Book and a Cup) ; Ariane (Miz Littérature) et Chantal (La Bibliothèque Jaune).

La participation et l’engagement de l’équipe, composée en grande partie de bénévoles, ne pourraient être mis sous silence ; tant ils se sont lancés avec enthousiasme dans cet énorme projet à seulement quelques semaines du terme.

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Pour informations :

Quentin Hocquinghem
Coordinateur des communications
(514) 649 7352
presse@fbdm-mcaf.ca

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